Que penser de ceux qui accaparent les biens de la terre pour se procurer le superflu au préjudice de ceux qui manquent du nécessaire ? Question n° 717 du Livre des Esprits
La limite du nécessaire et du superflu n’a rien d’absolu. La civilisation a créé des nécessités que n’a pas la sauvagerie*, et les Esprits qui ont dicté ces préceptes ne prétendent pas que l’homme civilisé* doit vivre comme le sauvage. Tout est relatif, c’est la raison à faire la part de chaque chose. La civilisation développe le sens moral et en même temps le sentiment de charité qui porte les hommes à se prêter un mutuel appui. Ceux qui vivent aux dépens des privations des autres exploitent les bienfaits de la civilisation à leur profit ; ils n’ont de la civilisation que le vernis, comme il y a des gens qui n’ont de la religion que le masque.
* Pour long temps, ces termes ont désignés l’assurance avec laquelle la mentalité occidentale considérait sa culture comme la seule authentique. Dans cette optique la sauvagerie s’opposerait à la civilisation.